11/01/2015

JE SUIS

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Je suis tristesse.
Ces sombres jours ont terni la France, ma France.  
Cette violence a subitement ébranlé nos fondements et dans un même temps abîmé la croyance de l'islam et celle de toutes religions. 

Ces journalistes et illustrateurs nous ont donné à tous l'occasion de réfléchir et de se questionner. 
Parler, oui mais jusqu'où? 
Alerter, critiquer oui mais comment? 
Se positionner, face à qui et à quoi?  

J'ai mis du temps à le faire, à pondre cet article car je ne savais pas par où commencer. 
Et je suis tombée sur la phrase de Cioran, ci-dessus, et j'ai commencé à écrire.
"On écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire mais parce qu'on a envi de dire quelque chose."
 
Cet événement a mélangé bon nombres de choses dans notre tête, des débats ont émerges, des vérités trop enfouis se sont échappées.
Je ne dirai pas le fond de ma pensée parce qu'elle m'appartient au même titre que nos croyances.
Bien sur nous avons été choqué par ces caricatures, quelques soit notre appartenance religieuse. 
Mais voilà c'est en ça que Charlie Hebdo nous attire et que les gens aiment le détester.
Il pointe du doigt des faits en nous bousculant, en nous châtiant. 
On ne peut ne pas être d'accord avec tout mais ca nous bouscule.
Certain parleront de la limite du blasphème, du respect dans un contexte géopolitique très sensible. 
Ils ne l'aurait pas fait avec Charlie hebdo très bien, mais ils en aurait profité pour frapper plus gros. 

Une chose est sûre ces évenements nous ont remué l'esprit, les tripes.  
On ne parlait plus que de ca, j'étais vide de l'intérieur mais avec cette envie de dire beaucoup.
Je suis restée sans inspiration pour des choses futiles dont je voulais vous parler  
alors que c'était plus que jamais le moment, leur prouver qu'ils ne nous ont pas affaibli.
Ils nous ont en revanche convaincu d'une chose: celle de ne pas se taire. 
Une extrême a touché la France en plein cœur et il ne faut pas laisser les extrêmes de quelconque bord nous aveugler.

Pour les personnes qui marcheront aujourd'hui dans l'espoir d'une France et d'un monde meilleur, merci.
Pour les autres qui par pudeur n'iront pas et parce qu'ils ne sont pas Charlie: n'oubliez pas.
Mais pour nous tous, s'il-vous plait: n'attisez pas la haine.
Ne détestez ceux que vous croyez connaître et par dessus tout ne jugez pas. 

J'ai rencontré au Maroc les gens les plus gentils et respectueux. 
Mon guide m'a dit un jour  "la religion c'est un cadeau que nous devons garder dans son cœur au fond de nous et qui ne doit pas sortir de là."

Oui, ils bafouent votre religion, vos valeurs et ils osent parler en votre nom. 
Ce n'est pas de votre faute, juste de ceux qui n'ont pas su donner une unité à vos croyances.  
"Les racines du pourri" qui ont grandi et se dispersent en se mélangeant au mal et la terreur.
Le mal provient toujours du mal, c'est notre histoire que nous regardons et celle que nos descendants apprendront.
Bien sur vous avez cru que Charlie vous salissez, ceux qui ne pratique par l'islam ne comprendront jamais.  
Moi, c'est aujourd'hui que j'ai compris.
 
Maintenant chacun à son rôle à jouer à commencer autour de nous. 
Notre discours doit évoluer, nous devons respecter et échanger.
Nous devons aussi nous entraider et laisser la communauté musulmane nous guider dans ces durs moments.  
Ne pas se laisser guider par ceux qui nous empêchent de voir la réalité en face et de l'accepter.
Oui je. Suis convaincu que plus de respect et de tolérance propagera autour de vous des ondes positives.  
Par le respect nous éviterons aux esprits vagues autour de nous de se perdre dans l'ignorance et le vide.   
 
Bien sur je ne suis personne, je suis juste là à vous décrire mes voyages, mes rencontres et ma mode.  

Mais laissez vous éclairez, guidez votre esprit par l'intelligence et non la peur. 

Voici, pour finir, des paroles indéniables d'Etty Hillesum que nous pouvons reporter aux tristes événements de ces derniers jours ainsi que sur nous-même:
 "La haine farouche que nous avons des nazis verse un poison dans nos coeurs
jusqu'au jour où m'est venu soudain il y a quelques semaines, cette pensée libératrice qui a levé comme un brin d'herbe encore hésitant au milieu d'une jungle chiendent : 
n'y aurait-il plus d'un seul allemand respectable qu'il serait digne d'être défendu contre toute la horde des barbares, 
et que son existence vous enlèverait le droit de déverser votre haine sur un peuple entier.
Rien n'est pire que cette haine globale indifférenciée . C'est une maladie de l'âme."  
  

Bon dimanche, malgré tout. 
 
Photo Fès, Maroc 2014. 

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